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Claire de Langlade - Mécénat d'entreprise

Panache!

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15/01/2021

Mécénat d'entreprise, "Le Palais Royal" 


Après ses études à Stan au lycée et en classe préparatoire commerciale, Claire de Langlade, née Lemaire (promo 2013) a intégré  l’École de Management de Grenoble. Réfléchissant sur le sens de son futur métier, elle s’est rendue compte que ce qui la passionnait dans la vie était la transmission de notre culture. À l’issue de ses études, elle a intégré Le Palais royal, un ensemble chœur et orchestre, interprétant un répertoire classique de la fin du XVIIe siècle au début du XXe siècle, fondé et dirigé par le chef d’orchestre Jean-Philippe Sarcos. Elle y est chargée de mécénat et de partenariats.


Claire, dites-nous pourquoi vous avez choisi ce secteur ?

J’avoue que c’est un peu une vocation. Le mécénat est vraiment un mélange de finances et de relations humaines : c’est un métier très stimulant !


En quoi consiste le mécénat ? 

Il n’y a pas d’orchestre indépendant qui puisse tenir sans subventions privées. Je m’occupe donc des quatre pôles majeurs existant dans le mécénat : les donateurs particuliers, les structures publiques, les entreprises, et les fondations. La reconnaissance passe aujourd’hui beaucoup par le financement. Dans le mécénat, la fidélisation est plus féconde que la prospection. Il faut entretenir les liens avec nos donateurs, les tenir au courant de notre actualité et faire en sorte qu’ils se sentent considérés comme partie intégrante de la vie du Palais royal. Nous sommes tout à fait conscients que pour les entreprises, c’est du « donnant-donnant » : les donateurs attendent toujours un retour d’image. Mais finalement, la culture a toujours eu cette utilité : quand Laurent de Médicis finançait les architectes, les peintres, et les sculpteurs, il le faisait pour sa propre gloire, laissant ainsi des chefs-d’œuvre.  


Qu’est-ce qui, selon vous, amène les gens à donner pour la culture ?

Je pense qu’un peuple a besoin d’un socle commun transcendant, une culture commune, une civilisation. Il faut trouver un équilibre entre un certain passéisme nostalgique et un futurisme qui raserait le passé : on assume le passé et on prépare l’avenir dans le respect de ce qui nous a été transmis. Heureusement, certaines personnes se rendent compte à quel point la culture mérite d’être valorisée. Notre chef d’orchestre a la volonté de rendre accessible la musique classique. Il a créé pour cela une structure pédagogique, « l’Académie du Palais royal », qui permet à des étudiants et des jeunes professionnels amateurs de se former au sein d’un chœur et orchestre symphonique.


Le modèle français de la culture soutenue par l’État est-il dépassé pour avoir recours aux entreprises et aux particuliers ?

Depuis une vingtaine d’année, il y a eu une ruée sur les fondations d’entreprise ou familiales. Même les plus grands musées publics s’adressent aujourd’hui au mécénat privé. Il y a une prise de conscience, peut-être assez bénéfique, que l’État n’est plus là pour tout financer dans la culture. Espérons que cela provoque un sursaut d’investissement de la part des citoyens en faveur de la culture, par exemple à travers la Fondation du Patrimoine ! 


Dans quels lieux se produit votre orchestre ?

Nous donnons à peu près 35 concerts par an avec des programmes différents, ce qui nous demande beaucoup d’adaptation. En 2018-2019, Le Palais royal s’est produit entre autres, au Cercle de l’Union Interalliée (Paris 8e), au Cirque d’Hiver (Paris 11e), à Sisteron dans le cadre de son festival. Nous avons également joué dans la cathédrale Saint-Louis des Invalides (Paris 7e) pour le Gouverneur militaire de Paris et sommes en train de mettre en place un partenariat avec le Grand Palais pour le printemps 2020.  

Nous donnons aussi des concerts privés pour des particuliers ou pour des entreprises : nous souhaitons sensibiliser les dirigeants à la musique afin qu’ils deviennent des ambassadeurs de la cause culturelle. Enfin nous avons à cœur que le plus grand nombre ait accès à la musique classique de qualité ; c’est ainsi que Le Palais royal donne des concerts pour des jeunes issus de territoires culturellement défavorisés ou de zones rurales isolées. Nous voulons leur faire connaître la musique classique[1] afin qu’ils en découvrent la beauté, se laissent toucher et se rendent compte que ce patrimoine est le leur.  


https://le-palaisroyal.com/


Article publié dans l'Echo 214

Propos recueillis par Laurence de Mégille

Secrétaire de l’association des anciens élèves


[1] Plus de quatre mille jeunes touchés chaque année par ce projet.

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